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Elevage laitier : la charte des bonnes pratiques évolue

Une mise en pratique de la nouvelle charte a été réalisée sur la ferme de Nicolas Jannot (à d), à Pierrefitte -sur-Aire. Photo : V.P.
Une mise en pratique de la nouvelle charte a été réalisée sur la ferme de Nicolas Jannot (à d), à Pierrefitte -sur-Aire. Photo : V.P.

La nouvelle version de la Charte des bonnes pratiques d’élevage a été présentée aux éleveurs laitiers meusiens lors d’une réunion à Issoncourt. Avec comme principale évolution, une prise en compte plus importante du bien-être animal, l’enjeu restant de répondre aux attentes sociétales.

La Charte des bonnes pratiques d’élevage est née en 1999, suite à la crise de la « vache folle ». Elle a été initiée par la Fédération nationale bovine et la Fédération nationale des producteurs de lait, dans le but de rassurer les consommateurs. « Bien faire et le faire savoir », tel était déjà l’objectif initial de cette démarche contractuelle entre l’éleveur et le collecteur de lait.  D’abord centrée sur la traçabilité, elle a connu plusieurs évolutions en vue de répondre aux attentes sociétales, et doit permettre « d’anticiper plutôt que subir », a expliqué Pierre Fouquet, le directeur de l’interprofession laitière (Criel) du Grand Est, lors d’une réunion organisée par la Fdsea et l’Ulm le 22 juin à Issoncourt.

Soixante-quatre points d’évaluation

Cette année, la charte affiche une nouvelle ambition, en devenant « l’outil de déploiement en élevage de la démarche de responsabilité sociétale de la filière laitière »,  baptisée France Terre de lait.  La nouvelle charte, qui se veut aussi une démarche de progrès, s’inscrit dans la continuité des précédentes , avec sept grands chapitres : traçabilité, santé des animaux, alimentation, hygiène de la production laitière, durabilité sociale, environnement et bien-être animal. Soit au total 64 points d’évaluation de l’élevage.

« Libertés fondamentales »

La nouveauté se situe surtout au niveau du bien-être animal, évalué via l’outil Boviwell. Il s’agit en particulier de vérifier que l’élevage satisfait aux cinq « libertés fondamentales » définies par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) : ne pas souffrir de faim ou de soif, d’inconfort, de douleurs, de blessures et de maladie, ne pas éprouver de peur ou de détresse, et « pouvoir exprimer les comportements naturels propres à l’espèce ». Chacun de ces points faisant l’objet d’une batterie d’indicateurs, « centrés sur l’animal et en cohérence avec l’efficacité technico-économique des fermes laitières ». Le diagnostic est réalisé  sur un échantillon d’animaux, et par catégorie (vaches, génisses...), a précisé Florie Galland, responsable qualité à l’Union laitière de la Meuse. Les diagnostics seront réalisés par des techniciens formés à la démarche, membres d’organismes conventionnés par le Criel.

En cas de non validation, l’éleveur disposera d’un délai de six mois pour rectifier. « Beaucoup de points  relèvent du bon sens de l’éleveur, ou de la réglementation », a commenté Christophe Maginot, président de la section laitière de la Fdsea.

Ecornage et abreuvement, points d’amélioration

Joffrey Leclerc, vice président de l’Union laitière de la Meuse, n’est pas inquiet quant aux capacités des éleveurs de la coopérative à se mettre en conformité avec la nouvelle charte. Il reconnait toutefois que certaines exploitations « ont besoin de plans d’amélioration ». En matière de bien-être animal, deux points pourraient s’avérer problématiques : l’écornage des veaux, et le manque de place à l’abreuvement . Des documents ont été remis aux participants sur les techniques à suivre.

La mise à jour des chartes existantes, valables trois ans, devait débuter le 1er juillet, et concerner l'ensemble des élevages d'ici 2025.