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Une agriculture et des valeurs à partager

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Guillaume Palin a fait le choix de convertir sa ferme en agriculture biologique en 2018. Photo : A. J.
Guillaume Palin a fait le choix de convertir sa ferme en agriculture biologique en 2018. Photo : A. J.

Converti à l’agriculture biologique depuis 2018, Guillaume Palin oriente ses projets en fonction de ses convictions qu’il transmet à sa famille. Avec ses filles, il va participer pour la première fois au concours d’élevage Prim’Holstein. Une façon originale de communiquer sur son métier.

L’EARL de la Vallée de l’Aire est une ferme familiale située à Nicey-sur-Aire où Guillaume Palin s’est installé en 2011, après avoir été conseiller financier agricole pendant cinq ans. Après avoir collaboré avec son oncle au  départ en retraite de son père, il est désormais seul associé de l’exploitation qu’il a convertie en bio depuis 2018. «Ce sont des orientations qui me correspondent, un état d’esprit qu’il me semble important de transmettre. Le bio est une conviction que j’ai su affirmer quand j’ai pris mes marques» souligne-t-il. Si la période actuelle est compliquée, «il faut essayer de voir plus loin dans l’avenir. Et que les niveaux redeviennent plus acceptables». Il espère que les consommateurs vont retrouver confiance dans les produits bio qui sont bons «d’un point de vue environnemental, social et économique».

Les tâches ne manquent pas sur cette ferme de 186 ha, dont 35 ha de prairie permanente, 45 ha de prairie temporaire et le reste en céréales. L’agriculteur cultive du triticale-pois, du blé meunier, de l’avoine de floconnerie, des lentilles vertes et de l’orge de brasserie, vendus en totalité chez probiolor. «J’essaie de me diversifier d’année en année» souligne-t-il et pour cela, il n’hésite pas à se former pour «réussir encore mieux ce que je fais déjà». La ferme se compose également d’un troupeau de 45 vaches laitières, de races Prim’Holstein, Montbéliarde et croisées.

Du pâturage tournant dynamique

Le troupeau est totalement issu d’insémination artificiel, les vêlages ont lieu tout au long de l’année. L’éleveur recherche plus de la rusticité que de la performance. Son but n’est pas d’avoir un gros renouvellement mais d’avoir des d’animaux sur le long terme «plus les vaches restent, mieux c’est» explique-t-il. Les animaux sont élevés à l’herbe, tous ont un accès extérieur dès la naissance, et sont automatiquement mis au parc après le sevrage. «C’est aussi une des clefs pour avoir des charges les plus basses possibles avec des animaux qui pâturent» poursuit-il. Du bâtiment d’élevage, les bêtes ont directement accès à 18 ha de pâturage tournant dynamique avec un changement de parc à chaque traite. La petite salle de traite en 2 x 4 est en place depuis 40 ans, elle permet de faire le travail en 1 h 30.

Pour l’aider dans ses tâches quotidiennes, Guillaume Palin emploie actuellement un salarié à temps plein et un apprenti. Dans l’organisation, «tout le monde fait de tout» explique-t-il. L’objectif est que personne «ne doit être dans le dur». Avec ce fonctionnement, l’agriculteur peut se libérer plusieurs week-ends par mois. Il estime que la production laitière bénéficie d’une image moyenne et erronée dans l’esprit collectif, alors qu’il est possible de bénéficier de plus en plus de confort, en ayant du temps, tout en faisant correctement son métier. Par contre, pour lui, l’automatisation ne fait pas tout et ne remplace pas l’homme. «Il faut revenir à l’humain pour redorer notre blason» pense-t-il. «La pratique de l’élevage apporte des variations et demande beaucoup d’observation».

Une autre vision de l’élevage

Le chef d’exploitation n’hésite pas à prendre également des stagiaires car «j’aime transmettre et former, pour moi et pour l’agriculture». Il aime également partager sa passion de l’agriculture avec ses deux filles qui affectionnent particulièrement de s’occuper des animaux.

D’ailleurs, Hortense, 8 ans, va participer, pour la première fois, au concours des jeunes présentateurs organisé lors de Verdun Expo. «Elle se stimule avec sa cousine qui participe également» souligne son père. Elle va présenter Unique, une jeune génisse de 8 mois. L’animal sera également soumis au regard du jury lors du concours d’élevage Prim’Holstein. Une première participation à ce type de concours pour l’EARL de la Vallée de l’Aire, «ce projet permet aussi d’apporter une autre vision de l’agriculture» explique Guillaume Palin.

Depuis trois ans, Hortense présentait les veaux, cette année, c’est sa petite sœur, Lina, 4 ans, qui prendra la relève sur cet exercice. Car pour cette nouvelle édition, la grande «passe au niveau supérieur» souligne son père avec fierté. Il explique que c’est elle qui a choisi l’animal «selon ses propres critères». Depuis plusieurs semaines, Unique est donc choyée et chouchoutée. Elle bénéficie de toutes les attentions de la jeune fille qui l’entraîne, la sort, la lave. «Et ça fonctionne plutôt bien» se réjouit son père qui apprécie l’intérêt de ses enfants pour son métier. Si l’expérience est concluante, elle sera reconduite l’an prochain, peut-être avec plus d’animaux.

Lina, 4 ans, prendra la relève de sa soeur à la présentation des veaux. Tandis qu’Hortense participera à son premier concours de jeune présentateur. Photo : A. J.
Lina, 4 ans, prendra la relève de sa soeur à la présentation des veaux. Tandis qu’Hortense participera à son premier concours de jeune présentateur. Photo : A. J.