Quatre étudiants du lycée agricole de Bar-le-Duc ont décidé de faire la promotion d’un film qui raconte l’histoire poignante d’un jeune agriculteur, en organisant un ciné-débat, en présence du réalisateur.
Alex Robin, Adrien Lanne, Thomas Petitcolin et Benjamin Thiery, sont quatre étudiants passionnés d’agriculture, qui préparent un BTS Acse à l’Epl agro de Bar-le-Duc. Dans le cadre d’un « Programme d’initiative et de communication », qu’ils doivent réaliser pour l’obtention de leur diplôme, ils organisent un « ciné débat », le mercredi 24 mars, avec la projection devant une centaine d’élèves de l’établissement, du film « Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre et des dettes », de Rodolphe Marconi.
« Acteur et agriculteur »
Imaginé en septembre 2020, leur projet a nécessité plusieurs mois de préparation, avec des incertitudes et des changements du fait de la situation sanitaire. Budget, prise de contacts avec les partenaires, location du matériel, communication... les quatre étudiants n’ont pas ménagé leurs efforts pour mener à bien leur projet. Des efforts récompensés, puisque le réalisateur, Rodolphe Marconi, a accepté d’être présent pour échanger avec les lycéens lors du débat prévu à la suite de la projection.
« Sorti au cinéma en février 2020, le film n’a sûrement pas eu le succès qu’il aurait dû rencontrer, du fait du confinement survenu peu après », expliquent les jeunes organisateurs, qui ont eu envie d’en faire la promotion, « ce film submerge d’émotion, en nous immisçant dans le quotidien de Cyrille, l’acteur et agriculteur dans la vraie vie ".
Une histoire poignante
L'histoire est à la fois simple et poignante. Après avoir repris la ferme familiale, Cyrille se voit contraint, six ans plus tard, de construire un nouveau bâtiment pour ses vaches laitières, afin de se mettre aux normes. Il ne parvient plus à rembourser ses dettes. Déjà mal payé par la société qui lui achète son lait, celle-ci cesse de le ramasser, arguant d’un volume insuffisant. Il perd plusieurs bêtes, n'a plus les moyens de nourrir tout son troupeau. En redressement judiciaire, dépressif et solitaire, il continue néanmoins à travailler avec acharnement, sept jours sur sept. Le beurre qu'il baratte et vend sur le marché ne suffisant pas, il devient même, entre deux traites, serveur dans un bistrot. Mais rien n'y fait, et un jour, la ferme est mise en liquidation. Plongé dans une terrible solitude, aggravée par son homosexualité très mal vue et impossible à vivre, Cyrille ira jusqu’à penser au suicide.
Un film assurément poignant, et qui fera réfléchir.
