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Faune sauvage : Un plan d’action pour réguler les sangliers

Les secteurs de Commercy, Gondrecourt et Montiers-sur-Saulx  seront particulièrement ciblés par le plan d’action de régulation  du sanglier. CRÉDIT PHOTO : PIXABAY
Les secteurs de Commercy, Gondrecourt et Montiers-sur-Saulx seront particulièrement ciblés par le plan d’action de régulation du sanglier. CRÉDIT PHOTO : PIXABAY

Mercredi 29 novembre, le préfet de la Meuse et le président de la fédération de chasse départementale ont validé un plan d’action de régulation de la population de sangliers en Meuse.

Le sanglier est largement présent en Meuse et le nombre s’accroît chaque année. Cette population excédentaire engendre des déséquilibres sur certains territoires mais aussi des dégâts agricoles ou forestiers conséquents. Depuis plusieurs mois, une concertation a été mise en place entre les différents acteurs concernés par le sujet, la fédération de chasse, l’État, la préfecture mais aussi les agriculteurs ou les forestiers. Ce travail a abouti à la signature d’un plan d’action de régulation de la population de sangliers en Meuse par le président de la fédération de chasse départementale, Hervé Vuillaume et le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, qui soulignait la nécessité de ce plan et l’impact des dégâts de sangliers. Malgré une baisse de la superficie des cultures détruites qui a tendance à diminuer depuis 2019 (1.600 hectares touchés en 2022), les dégâts restent importants et en 2023, ce sont plus de 2.000 ha qui ont été impactés. Quant aux indemnisations, le montant s’élève à 3,5 millions d’euros sur l’année 2022 et pas loin de 4 millions d’euros si l’on compte les mesures de protection. En moyenne, entre 2019 et 2022, 2.390 ha ont été touchés pour un montant moyen de 3,4 millions d’euros par an. En lien avec ce plan d’action, l’État versera 3,5 millions d’euros sur trois ans pour le département de la Meuse.

Des mesures de diminution

Le plan d’action a établi cinq mesures pour diminuer la population de sanglier et permettre de retrouver un certain équilibre : en première mesure, une pression cynégétique renforcée est demandée sur les lots de massifs à enjeux, impliquant la mise en place d’un nombre de battues adapté sur les territoires de la chasse concernés. Les territoires de chasse défaillants dans ces efforts de régulation, induisant un déséquilibre, dont un certain nombre fait l’objet d’un suivi très étroit lié à leur degré de responsabilité, feront l’objet de mesures administratives graduées et proportionnées, comme cela a été le cas au printemps dernier, prises en concertation avec la Fédération départementale des chasseurs (FDC). La deuxième mesure concerne les tirs d’été à l’affût, notamment dans les emprises agricoles à protéger, qui doivent être développés, avec un double objectif : limiter les dégâts et maintenir un climat d’échanges avec la profession agricole. Les consignes de tir visant à préserver certaines catégories d’animaux sont encore d’actualité ; elles sont susceptibles de contribuer au déséquilibre constaté. Toute gestion qualitative des sangliers, soit par des consignes de tir, soit par la mise en œuvre d’autres sanctions trop strictes est prohibée rappelle la troisième mesure tandis que la quatrième s’intéresse aux points d’agrainage qui sont maintenant géolocalisés afin de renforcer leur contrôle et d’identifier ceux non autorisés. La fédération des chasseurs s’engage à accompagner la mise en œuvre de ces dispositifs dans le strict respect du schéma départemental de gestion cynégétique. La cinquième mesure informe que la FDC réalise des actions de communication et reconduit un dispositif d’incitation financière au bénéfice des chasseurs, les incitant à protéger les cultures et à prélever les sangliers pendant les périodes de sensibilité. Ces actions portant sur des bracelets à tarif réduit, l’acquisition de miradors d’affût, l’encouragement en tir d’été en zones cultivées, seront reconduites et intensifiées.

Lutter efficacement

Les zones de Commercy, Gondrecourt et Montiers-sur-Saulx seront particulièrement ciblées en raison d’un déséquilibre important dans ces zones, la surpopulation ne touchant pas tous les massifs du territoire. Une fois la saison de la chasse terminée, des mesures de destruction pourront également être prises pour protéger diverses parcelles avec des tirs de nuit (mesure déjà expérimentée en mai dernier pour les chasseurs et les agriculteurs), ou de protection pendant la récolte par des louvetiers rappelait le préfet, mercredi 29 novembre. Pour 2023, un prélèvement de 21.629 sangliers en Meuse a été affiché. Cela permettra une meilleure protection des parcelles agricoles, de la sécurité routière et une baisse des risques sanitaires puisqu’une telle population pourrait favoriser la propagation de virus tel que la peste porcine africaine.