Vous êtes ici

Un retour à la terre par le maraîchage

Anthony Fischesser s’est lancé dans le maraîchage après avoir été ingénieur en télécommunication. (Crédit : A. HUMBERTCLAUDE)
Anthony Fischesser s’est lancé dans le maraîchage après avoir été ingénieur en télécommunication. (Crédit : A. HUMBERTCLAUDE)

Après avoir connu la vie parisienne, Anthony Fischesser est revenu s’installer près de la ferme familiale, avec sa compagne, pour y faire du maraîchage. Un virage à 180 degrés qu’il ne regrette pas, huit ans après.

Bien que fils d’agriculteur, Anthony Fischesser n’avait pas pris le chemin de l’agriculture. Ingénieur en télécommunications, il a d’abord travaillé en région parisienne, avec sa compagne Kristel Boucher, également ingénieure télécom. Jusqu’à ce que l’envie leur prenne de revenir à la terre, avec l’espoir de gagner en qualité de vie. « On partait le matin à 7 heures, et n’étions jamais rentrés avant 19 heures, au plus tôt ; maintenant, on fait plus d’heures, mais on travaille pour nous », souligne le jeune agriculteur, âgé de 34 ans..

Légumes d’hiver et d’été

« Nous avons commencé en 2013, avec une serre de 1.000 m2, dans laquelle nous produisions uniquement des fraises et des tomates », poursuit  Antony Fischesser. Avant de se lancer, le couple a d’abord conjugué les deux activités, un emploi à 80 %  et le télétravail leur permettant de revenir à la ferme en fin de semaine. Un démarrage prometteur a conforté le couple dans son projet de changement de vie, même s’il leur a fallu convaincre de sa viabilité. L’exploitation compte désormais trois serres pour une surface d’environ 33 ares, complétées par 1,5 ha de cultures de plein champ. Les productions se sont diversifiées, avec un large panel de légumes d’été et d’hiver, permettant des ventes quasiment toute l’année . Anthony Fischesser a obtenu une équivalence pour son diplôme, lui permettant de bénéficier de la capacité professionnelle, et de s’installer en 2015 avec la DJA. Sa compagne l’a rejoint en 2019, après avoir une formation en maraîchage. Une salariée et une apprentie ont été embauchées

Convertie à la bio

En 2017, l’exploitation s’est convertie à l’agriculture  biologique. « Avec l’augmentation de la clientèle, dont le collège de Bouligny, nous avons eu besoin de produits certifiés », indique Anthony Fischesser. L’exploitation, baptisée, « Au goût de la Lorraine », livre le collège en légumes de saison au moins une fois par semaine, pour environ 250 repas ; elle est également présente au marché de Conflans. Avec la crise du Covid, les ventes se sont envolées, surtout lors du premier confinement, « mais elles sont retombées ensuite », indique le jeune agriculteur.  Le travail ne manque pas tout au long de l’année, entre les plantations, l’entretien des cultures, les récoltes et la commercialisation. Le couple, qui a deux enfants, s’accorde toutefois deux semaines d’arrêt début janvier.

De nouveaux projets

2021 a été particulièrement compliquée, du fait de la forte humidité qui a favorisé les maladies. Anthony Fichesser estime avoir ainsi  perdu 30 % de sa production de tomates ; certaines  récoltes sont aussi retardées, avec des conséquences pour la commercialisation. Mais malgré les difficultés, le jeune agriculteur ne regrette pas son choix, et nourrit de nouveaux projets. Il vient de construire un petit bâtiment qui sert de magasin et de site de stockage ; une première chambre froide a déjà été installée, une deuxième doit suivre.  En 2019,  le couple a créé un petit élevage de 80 poules pondeuses, et de poulets de chair. Et suite à la reprise d’une quinzaine d’hectares, principalement en céréales, il a acheté un moulin, en vue de fabriquer de la farine.