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Agri Mieux: les effluents d’élevage, ressource à valoriser

Rien ne vaut la pesée pour connaître précisément les tonnages épandus. Photo : A. H.
Rien ne vaut la pesée pour connaître précisément les tonnages épandus. Photo : A. H.

Comment valoriser au mieux l’azote contenu dans les effluents d’élevage ? Cette question était au centre d’une demi-journée «pesée d’épandeur» organisée dans le cadre de l’opération Agri Mieux «Eau’bjectif nord 55», le 10 novembre, à Chauvency-Saint-Hubert, en présence d’une dizaine d’agriculteurs.

Bien valoriser ses effluents d’élevage, c’est d’abord bien les connaître, et ensuite, bien les épandre. Agronome à la Chambre d’agriculture, Ludovic Purson a rappelé que les engrais de ferme ont des caractéristiques différentes selon le type d’élevage, le logement des animaux et leur niveau de production, la durée et le type de stockage, ou encore l’importance du paillage. Une grille de référence réalisée par la Chambre d’agriculture de Lorraine et l’Institut de l’élevage, permet de connaître les caractéristiques  des principaux types de fumier et lisiers rencontrés dans la région. Selon les effluents, les éléments fertilisants, en particulier l’azote, seront plus ou moins rapidement utilisables par les plantes. D’où l’importance d’adapter les apports selon la période et le type de culture. Arvalis met à disposition sur son site internet une calculette https://fertiorga.arvalis-infos.fr/FR qui permet de d’évaluer les effets des apports d’engrais organique sur une culture.

Un « capital » en hausse

Les modalités d’épandage jouent aussi un rôle dans la valorisation, car une partie de l’azote peut être perdue par volatilisation ou lessivage. Les pertes par volatilisation peuvent aller jusqu’à 14 % en 24 heures pour du fumier frais, sous l’effet de la chaleur et du vent (soit 20 u d’azote pour 30 t de fumier frais). Ludovic Purson a illustré par un exemple l’économie d’engrais permise par une bonne valorisation des effluents. Pour une exploitation de 48 vaches laitières et 40 taurillons, générant 1.100 t de fumier, le «capital» en éléments fertilisants (N, P, K) représentait 7.258 € sur la période 2015 à 2019 ; il atteint désormais 8.812 € compte tenu de la hausse des prix des engrais, en particulier de l’azote dont le prix a été multiplié par trois.

Une démonstration d’épandage sur prairie a permis de sensibiliser les agriculteurs aux tonnages réellement épandus à l’hectare.

Une dizaine d’agriculteurs du secteur étaient présents. Photo : A. H.
Une dizaine d’agriculteurs du secteur étaient présents. Photo : A. H.