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Contrôles, plan pollinisateurs et directive nitrates : La FDSEA interpelle les parlementaires

Les parlementaires se sont montrés à l’écoute des représentants syndicaux. Photo : DR
Les parlementaires se sont montrés à l’écoute des représentants syndicaux. Photo : DR

La FDSEA a alerté les parlementaires meusiens sur plusieurs sujets importants, dans un climat de fragilité morale et économique pour de nombreux exploitants : contrôles environnementaux, plan pollinisateur, révision de la directive nitrates, ainsi que les calamités.

La rencontre a eu lieu le vendredi 12 mars à Issoncourt, et a duré plus de deux heures. Autour de la table, la députée Emilie Cariou et le sénateur Franck Menonville. Bertrand Pancher était représenté par son attachée parlementaire, et Gérard Longuet excusé. Les vice-présidents Emilie Boulanger et Daniel Dellenbach, la secrétaire générale Laurence Rogé, et Maxime Legrand, président de la section fruits, représentaient la FDSEA.

Augmentation des contrôles environnementaux 

Les contrôles concernant la réglementation environnementale se sont intensifiés auprès des agriculteurs. De nombreux exploitants rapportent le même sentiment de mise en accusation et de pression morale infligées par les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB).

« Les agriculteurs travaillent avec la peur au ventre. Nous ne remettons pas en cause la nécessité des contrôles, mais la manière dont ceux-ci peuvent parfois se dérouler. Les agents de contrôle ne possèdent pas forcément la formation  agronomique, les connaissances en élevage et donc le recul nécessaire pour analyser les situations de manière pragmatique et objective. La réalité du terrain leur fait parfois défaut. Il y a un travail d’échange et de pédagogie à mener », a souligné Emilie Boulanger.

« En réalité, il manque une procédure contradictoire durant laquelle l’agriculteur pourrait exposer les faits, et au minimum se défendre. Il y a peut-être une possibilité de s’appuyer sur le droit à l’erreur »,  selon Emilie Cariou. La Fdsea a demandé une rencontre avec la préfecture et l’OFB.

Calamités : revoir la copie

La Meuse est touché depuis plusieurs années par les aléas climatiques. Un déficit hydrique récurrent met à mal les prairies et cultures fourragères. Suite à la Commission nationale de gestion des risques en agriculture, le département a obtenu un avis favorable, mais avec un taux de perte réduit à 45 %. La méthode d’estimation de pertes de récolte est inadaptée.

« Il faut regarder la réalité du terrain ! Il n’y a  pas de modèle type, la moyenne olympique n’est plus du tout pertinente », affirme Daniel Dellenbach. Franck Menonville a indiqué qu’il travaille sur la gestion des risques, un volet concerne l’assurance multirisques climatiques, qu’’il s’agirait de rendre plus incitative  afin de faire adhérer le plus grand nombre».

Nitrates : nouveau zonage et révision

A ce jour, 60 % du département est classé en  zone vulnérable. Suite à une révision du zonage, il devrait l’être totalement, accompagné de mesures toujours plus restrictives, dans le cadre du Programme d’action national (PAN) également revu. Un travail est en cours avec la Chambre d’agriculture pour identifier les exploitations concernées.

« Nous avons une absence de visibilité sur l’impact réel de la réglementation nitrates. Personne n’est capable de différencier un nitrate domestique, ou industriel, d’un nitrate agricole. Cela fait des années que l’agriculture a fait des efforts pour se mettre aux normes. Il faut remettre l’agronomie au centre du débat et arrêter de tendre toujours plus vers une surrèglementation administrative», a dénoncé Daniel Dellenbach. Les parlementaires se sont montrés à l’écoute, et ont assuré qu’ils se mobiliseront pour faire entendre et prendre en compte les attentes exprimées.