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L’appel de la forêt aux futurs élus

Pour Fransylva 55, le changement climatique est «la vraie menace». Photo : DR.
Pour Fransylva 55, le changement climatique est «la vraie menace». Photo : DR.

Le syndicat des propriétaires forestiers privés de la Meuse, Fransylva 55, présidé par François Godinot, a adressé une lettre ouverte aux candidats meusiens aux élections départementales et régionales des 20 et 27 juin. Extraits.

Après avoir rappelé l’importance de la forêt en Meuse, qui couvre 231.000 ha, soit 37 % de la surface départementale, Fransylva explique qu’au-delà de sa place dans le paysage, la forêt meusienne est «la seconde plus productive de la région Grand Est, après celle des Vosges, en fournissant environ 1.000.000 de mètres cubes par an», dont «20 % de bois d’œuvre, 50 % de bois d’industrie et 30 % de bois énergie». Une production qui n’est toutefois «pas optimale» suite à la tempête de 1999 et à la crise des scolytes.

Changement climatique et «excès d’ongulés»

Fransylva rappelle le rôle de la forêt dans la lutte contre le changement climatique, et les services «écosystémiques» qu’elle rend : «refuge de biodiversité», rafraichissement de l’atmosphère, purification de l’air, filtration et stockage de l’eau, ralentissement de l’érosion, ou encore espace de détente... Autant de services «gratuits pour la population et payés par les forestiers publics ou privés», alors que la forêt «n’est pas rentable, sauf dans des cas limités», selon le syndicat, arguant que «depuis 50 ans, le prix du bois n’a cessé de baisser».

Dans un contexte qui a évolué, «notre objectif principal change, il passe de la productivité à la résilience», soutient Fransylva, qui réfute l’idée d’une «surexploitation de la forêt». Et qui voit dans le changement climatique, «la vraie menace», avec ses excès d’eau en hiver et ses sécheresse et canicules en été. Il y ajoute «l’excès de grands ongulés», avec des populations «multipliées par 10 à 20 en 40 ans». Et de rappeler le prélèvement par les chasseurs de «1.123 cerfs» en 2020, contre «56 en 1993». Une surabondance d’animaux qui «empêche la forêt de se régénérer» déplore le syndicat, qui attend de l’état qu’il assure «l’équilibre forêt gibier», tout en prenant acte du plan France relance pour la forêt.

«Stratégie de gestion durable»

Fransylva demande aux futurs élus de «se renseigner régulièrement» et de ne pas écouter «les propos alarmistes des détracteurs du travail forestier : les forêts meusiennes sont belles et gérées de façon durable. Acceptez, et faites accepter par les citoyens, qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs : si nous voulons du bois, il faut récolter des arbres». Et de faire sien l’objectif exposé dans le quatrième rapport du GIEC sur le changement du climat : «sur le long terme, une stratégie de gestion durable des forêts visant à maintenir ou à augmenter le stock de carbone en forêt tout en approvisionnant la filière bois (grume, fibre et énergie) à un niveau de prélèvement durable, génèrera les bénéfices d’atténuation maximum».