Vous êtes ici

Nealia et Sanders inaugurent leur nouvelle plateforme

«Ce projet répond à un besoin de préservation de l’environnement, d’économie circulaire et de décarbonation, mais aussi de performance économique pour notre territoire», a déclaré Alain Bucquet, préfet des Ardennes lors de l’inauguration. Photo : V. I.
«Ce projet répond à un besoin de préservation de l’environnement, d’économie circulaire et de décarbonation, mais aussi de performance économique pour notre territoire», a déclaré Alain Bucquet, préfet des Ardennes lors de l’inauguration. Photo : V. I.

Nealia et Sanders investissent pour renforcer leur activité de production d’aliments humides. La nouvelle plateforme, inaugurée le 13 juillet dernier, dans les Ardennes, permettra d’en produire 250.000 tonnes par an.

Presqu'un an après la pose de la première pierre, la nouvelle plateforme d’aliments composés humides de Pauvres, dans les Ardennes, a été inaugurée. Au travers de leur filiale industrielle Aliane, les spécialistes de la nutrition animale, Nealia (Vivescia) et Sanders (Groupe Avril) ont investi 5 millions d’euros dans ce nouvel outil de production. La précédente plateforme, construite en 2011, était arrivée à saturation. Cette nouvelle installation de trois hectares permet ainsi de doubler la capacité de production, avec une montée en puissance progressive qui permettra d’atteindre les 250.000 tonnes d’aliments par an dès 2027. «Cela va nous permettre de travailler en parfaite sécurité et assurer la qualité de nos productions » explique Pascal Le Paih, président d’Aliane. Et ce, notamment grâce à la mise en place de la méthode FIFO (First in First out, soit en français : premier entré, premier sorti). Les premières matières livrées seront ici les premières utilisées. «C’est le sourcing qui fera les recettes», explique Thomas Gallet, directeur des opérations d’Aliane. Et des recettes, il en existe plus d’une centaine. Des mélanges issus de la valorisation des coproduits des industries agro-alimentaires de la région. «Celle de la betterave, de la transformation des céréales, des légumes, détaille Armand Barré, directeur général de Nealia. Mais l’objectif est aussi de valoriser des protéines végétales produites sur le territoire, notamment la luzerne grâce à notre partenariat historique avec Luzéal».

Apporter des solutions durables aux éleveurs

Le premier marché visé reste la nutrition des ruminants : bovins et ovins. «La priorité de Nealia est de nourrir les élevages de la région en apportant des solutions techniques et économiques durables aux éleveurs, insiste Armand Barré. Alors que ce marché de la nutrition animale est historiquement orienté sur de l’aliment sec, Nealia a osé investir depuis plus de dix ans autour de
l’aliment dit humide» poursuit-il. D’autres marchés se développent. C’est le cas de la nutrition des insectes. Cette activité prend son essor au travers du partenariat noué avec Agronutris, qui vient d’implanter sa première usine de production de protéines à base d’insectes, à Rethel à quelques kilomètres de là. L’accord signé avec Aliane porte ainsi sur la fourniture de 40.000 tonnes d’aliments par an. Le troisième marché, qui se veut la variable d’ajustement, est celui de la méthanisation. «Notre ambition est d’apporter un appoint de matière organique aux méthaniseurs qui en ont besoin, ajoute de directeur de Nealia. Et il y en a plus de 250 sur la Région. Cette activité complémentaire permettra notamment de valoriser certaines matières premières qui n’entrent pas en nutrition animale », précise-t-il.

Un projet collectif et vertueux

La plateforme de Pauvres s’inscrit dans une démarche vertueuse, visant à utiliser les ressources disponibles sur le territoire pour les rendre accessibles aux élevages de la région. Elle entend ainsi contribuer à une moindre dépendance aux produits importés et améliorer l’autonomie protéique à l’échelle de la France. «Ce site montre la maitrise de l’économie circulaire que nous sommes en capacité de réaliser tous ensemble», se réjouit Christoph Buren, président de Vivescia. «C’est l’illustration du collectif, organisé pour défendre l’élevage, ajoute Philippe Manry, directeur général de Sanders. Nous croyons en l’avenir de l’élevage et celui-ci passe par sa décarbonation. Cet investissement commun favorisera le développement des filières locales».