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Nicolas Pérotin, un fort engagement pour la profession

Nicolas Pérotin souhaite «porter haut les couleurs de l’agriculture meusienne». Photo : A. H.
Nicolas Pérotin souhaite «porter haut les couleurs de l’agriculture meusienne». Photo : A. H.

Installé en 1998 sur une ferme de polyculture-élevage, Nicolas Pérotin s’est très tôt investi dans la défense de la profession, convaincu de l’importance pour l’agriculture de se faire entendre. Un rôle qu’il entend poursuivre dans ses nouvelles responsabilités.

Âgé de 52 ans, le nouveau patron de la Chambre d’agriculture de la Meuse n’est pas un inconnu pour le monde agricole du département, engagé de longue date dans le syndicalisme. Issu d’une famille d’agriculteurs de Régnéville, Nicolas Pérotin s’est installé en 1998, succédant à son père sur la ferme de polyculture-élevage de 120 ha. Un chemin qui semblait tracé, après des études agricoles conclues par un DIT agronomie à l’IUT à Nancy. Après un premier emploi d’éducateur, seule parenthèse, il devient animateur au syndicat des jeunes agriculteurs (ex CDJA) de Meurthe-et-Moselle, pendant deux ans. Une période visiblement déterminante dans son engagement professionnel, «c’est là que cela a germé» confie-t-il, motivé déjà par l’envie «d’être actif» et «de porter des projets».

«L’agriculture compte»

Dès son installation, il rejoint d’ailleurs le CDJA de la Meuse, dont il deviendra président quelques années plus tard. En 2000, il s’associe avec deux autres agriculteurs, au sein du GAEC des étoiles à Forges-sur-Meuse, la commune voisine. La ferme compte désormais deux associés et deux salariés, avec une SAU de 340 ha en polyculture-élevage, et un troupeau de 120 laitières. Nicolas Pérotin y a surtout en charge «les cultures et les papiers». Son engagement se poursuit logiquement à la FDSEA, où il accède à la présidence en 2007 ; une responsabilité qu’il occupera pendant trois ans.

Membre de la Chambre d’agriculture depuis 2001, c’est à partir de 2012 qu’il s’y investit pleinement, avec la responsabilité de l’élevage et de l’EDE. Et en 2019, il est élu vice-président de la Chambre d’agriculture, successeur pressenti de Jean-Luc Pelletier.

Après plus de vingt années d’engagement, sa détermination à oeuvrer apparaît intacte. «Si l’agriculture  compte, c’est grâce à ses organisations syndicales, consulaires et ses filières, c’est une chance, nous avons quand même un pouvoir d’action et de construction, et de peser dans les décisions ; c’est ce qui me fait vibrer, même si c’est de plus en plus difficile, car les centres de décisions s’éloignent et les discours se radicalisent un peu partout», explique-t-il.

«Donner envie aux jeunes»

Au sein de l’institution, Nicolas Pérotin n’envisage «pas de révolution». Au-delà des missions de service public, «où il faut rester rigoureux vigilant», le président insiste sur le rôle consulaire de la Chambre, qui réunit toutes les composantes de l’agriculture, mais aussi des représentants des consommateurs et des élus : «nous devons être en capacité de rendre compte à l’état de ce qui se passe sur le territoire, et d’intervenir auprès des agriculteurs et des acteurs locaux». Concernant l’accompagnement des agriculteurs, «les métiers changent, il faut des experts et aussi des généralistes, pour aider les agriculteurs avoir la meilleure stratégie».

Sur le recul de l’élevage, il estime qu’il faut travailler sur «le renouvellement des générations», et en particulier «donner envie aux jeunes». Et plus largement, il pointe un «vrai problème de lisibilité et de stabilité» pour l’agriculture, évoquant le récent rapport de la Cour des comptes sur l’élevage, et les injonctions en faveur de la souveraineté alimentaire. «L’agriculture est clairement un enjeu stratégique, ce que l’on ne produit pas, on l’importe, alors que l’on a tout pour faire en France». Sans pour autant tourner le dos à l’agro écologie, «mais ca ne se fait pas d’un claquement de doigts».