Vous êtes ici

Poursuivre la contractualisation en viande bovine

«La FNB se bat pour obtenir de la visibilité», a expliqué Cédric Mandin. Photo : DR
«La FNB se bat pour obtenir de la visibilité», a expliqué Cédric Mandin. Photo : DR

Lors d’une intervention devant les éleveurs de la section bovine FDSEA, Cédric Mandin, secrétaire général de la Fédération nationale bovine (FNB), a plaidé pour la contractualisation et une meilleure prise en compte des coûts de production.

«La FNB se bat pour obtenir de la visibilité et enrayer la décapitalisation du cheptel», a déclaré Cédric Mandin, secrétaire général de la Fédération nationale bovine, lors d’une intervention en visio devant les éleveurs de la section bovine FDSEA, lundi 12 décembre à Bras-sur-Meuse. Et pour cela, «nous continuons de penser que la contractualisation est une très bonne solution pour les éleveurs, pour sécuriser leurs débouchés».

Après une présentation des actions de la branche spécialisée de la FNSEA, Cédric Mandin a brossé un rapide tableau de la conjoncture, rappelant la baisse «de - 11 % en six ans» du nombre de vaches allaitantes, (soit 450.000 têtes entre juillet 2016 et juillet 2022), et un troupeau détenu pour près de la moitié (46 %) par des éleveurs de plus de 55 ans. à cela s’ajoute, sur la même période, une perte de 270.000 vaches laitières.

Cette baisse des effectifs bovins se traduit par une moindre production et des abattages en recul (- 4 % cette année) ; l’export d’animaux maigres est aussi en perte de vitesse (- 8 %), même si le débouché italien se maintient pour les broutards

«Suivre l’évolution des charges»

Signe encourageant pour les éleveurs, la consommation de viande bovine résiste, à «- 0,3 % sur huit mois» par rapport à 2021, malgré l’inflation. Ce qui fait néanmoins craindre une hausse des importations.

Cette situation déficitaire se traduit par une hausse des cours, mais dans un contexte «d’explosion des charges, qui avait commencé bien avant», observe Cédric Mandin. Des «Assises du bœuf 2030» ont été organisées en mars dernier sous l’égide d’INTERBEV, pour tracer des perspectives. Mais la concrétisation tarde à se mettre en œuvre, selon l’intervenant.

La contractualisation, rendue obligatoire en élevage allaitant depuis le début de l’année, peine encore à se concrétiser, en particulier entre éleveurs et négociants. «Très peu d’éleveurs ont proposé des contrats à leur acheteur», regrette le représentant de la Fnb, qui était venu en Meuse en début d’année. Et la contractualisation n’est pas toujours à la hauteur des attentes avec les coopératives, en particulier quant à la prise en compte des coûts de production. «Les contrats doivent suivre l’évolution des charges et des prix de marché», insiste Cédric Mandin. Dès janvier prochain, les bovins laitiers seront également concernés.

Pour l’avenir, le syndicaliste estime que le manque d’animaux va se poursuivre, tant au niveau français qu’européen, ce qui «devrait continuer à tirer les prix vers le haut». Un contexte a priori favorable pour signer des contrats, car les acheteurs «sont soucieux de s’assurer des volumes». D’autant que d’autres interrogations pèsent sur l’évolution de l’élevage, en particulier la mise en place de la nouvelle PAC dès le mois de janvier. Le responsable syndical pointe aussi au passage l’accord de libre-échange que l’Union Européenne vient de signer avec le Chili, et qui ouvre la porte à des importations, sans forcément de respect des «clauses miroirs».