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Un état des lieux concret de la filière laitière

Plus de 150 personnes ont assisté à cet événement. Photo : A. J.
Plus de 150 personnes ont assisté à cet événement. Photo : A. J.

Afin de trouver des solutions durables au risque de déprise laitière, l’Union laitière de la Meuse (ULM) et ses partenaires ont avancé des pistes de réflexions lors de la journée de lancement des Assises du lait. De nombreuses discussions ont permis de faire un état des lieux général de la filière.

L’ULM, en partenariat avec l’agence de l’eau Rhin Meuse et du département de la Meuse, avait invité tous «les acteurs du lait» pour une journée d’échanges autour de la déprise des exploitations laitières. Plus de 150 personnes, éleveurs, clients, membres des organisations professionnelles agricoles, vétérinaires, étudiants, élus et politiques se sont réunis, mardi 17 octobre, à l’EPL Agro de Bar-le-Duc pour envisager des solutions afin d’assurer la pérennité de l’élevage. Les débats et les discussions ont été menés par Nicolas Bastuck, journaliste au magazine hebdomadaire Le Point.

Des partenaires qui investissent

Plusieurs tables rondes et moments d’échanges constructifs sur le thème «Osons l’éleveur de demain !», ont ponctué cette journée «pour faire un état des lieux concret de la filière laitière dans le département et ailleurs» a expliqué en préambule Marcellin Laratte, co-président de l’ULM et organisateur de cet évènement. Cette journée est essentielle «pour notre industrie, pour nos partenaires qui investissent pour la valorisation du lait, mais aussi, pour notre nature car c’est l’élevage qui entretient notre paysage» a-t-il poursuivi.

«Le département a injecté plus de 200 millions d’euros dans des investissements pour répondre à un besoin économique de l’agro-alimentaire» a souligné Jérôme Dumont, président du Conseil départemental. «La Meuse est un monde d’élevage, un monde multiple et c’est collectivement que nous trouverons des solutions pérennes pour le maintien de l’élevage» a-t-il expliqué, rappelant que le département est le premier à avoir signer le plan herbe.

«Chaque année, entre vingt et vingt-cinq exploitations agricoles ferment leurs portes, la production laitière est faite avec un tiers d’exploitations en moins depuis dix ans. Et des éleveurs qui travaillent de plus en plus. Ces Assises du lait vont permettre de se projeter sur des solutions qui vont venir du territoire» a ajouté le préfet, Xavier Delarue.

La baisse des exploitations laitières s’accompagne d’une baisse de la production qui n’est pas compensée par les autres éleveurs. Le constat est préoccupant. «Nous sommes déjà importateur de lait en Meuse, nous allons amplifier ce déficit» a repris Marcellin Laratte.

Trouver du sens dans le métier

Parmi les invités du jour, Guy Le Bars, vice-président de la coopération Métier du lait a confirmé «qu’il y a de moins en moins de points de collectes mais plus de productions par exploitation». Cette problématique est grandissante sur tout le territoire français. Il souhaite que les futurs installés trouvent du sens dans leur métier et ne se sentent pas isolés. Hubert Basse, vice-président de la Chambre d’agriculture de la Meuse est également de cet avis et estime que pour promouvoir le métier, «il faut s’adresser aux jeunes dès le collège».

Pour améliorer leurs conditions de travail, la robotisation peut être envisagé. Mais «il existe d’autres solutions pour se faire aider sur sa ferme et prendre des congés» a rappelé Christophe Hass, président national du service de remplacement. Certains éleveurs n’hésitent pas à passer par cette prestation pour se libérer du temps.

Cette journée n’est pas une finalité, mais bien un point de départ vers un travail de groupes qui servira à co-construire un projet pour soutenir la filière. Le résultat sera présenté lors de la prochaine assemblée de l’ULM.