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Les fromages d'Anne Muller entrent dans le réseau Bienvenue à la ferme

Anne Muller propose depuis quelques mois des fromages crémeux  réalisés sur sa ferme. Son compagnon, Alexandre Laflotte les vend  grâce à sa crémerie ambulante.
Anne Muller propose depuis quelques mois des fromages crémeux réalisés sur sa ferme. Son compagnon, Alexandre Laflotte les vend grâce à sa crémerie ambulante.

La commission d’agrément a donné son feu vert à la ferme de Palameix pour rejoindre le réseau «Bienvenue à la Ferme». Une reconnaissance pour Anne Muller qui fabrique, sur place, des fromages crémeux depuis plusieurs mois.

Les membres de la commission Bienvenue à la ferme se sont rendus, début jan vier chez Anne Muller, sur la ferme de Palameix à Troyon. Cette agricultrice, de 25 ans, propose depuis quelques mois des fromages crémeux réalisés sur place.

Après avoir obtenu un BTS Acse et travaillé dans plusieurs fermes dans les Vosges, elle a rapidement souhaité s’investir dans la transformation laitière. Si l’exploitation familiale était principalement orientée vers les ovins, la jeune femme a décidé de revendre le troupeau lors de son installation, il y a deux ans. Elle a transformé les bâtiments d’élevage pour accueillir des génisses laitières de race Jersiaise. Les travaux ont duré presque un an et demi, avec la mise en place d’une fosse de stockage pour les effluents et l’acquisition d’un robot racleur.

Un système cohérent

«Les Jersiaises ont un petit gabarit. C’est une race qui s’adapte bien aux pâtures et qui aime vraiment être dehors. La qualité du lait est meilleure en matière utile» explique-t elle. Le petit troupeau de seize vaches, acheté à Saint-Georges sur-Loire, dispose de 70 ha de parc attenant et 10 ha autour du bâtiment. «Le but est de monter progressivement le cheptel à trente-cinq vaches laitières grâce au renouvellement» poursuit-elle. Pour gérer au mieux son troupeau, elle va regrouper les vêlages entre janvier et février grâce à l’insémination artificielle. En conversion bio, l’éleveuse cultive 10 ha de céréales pour l’autoconsommation et espère être très rapidement autonome à 100 %.

En hiver, la ration est principalement composée de foin, luzerne et triticale. «Le système est cohérent et a été construit en fonction de l’existant : des logettes basses, la surface herbagère… Je garde tout le lait pour faire mes fromages. Rien ne part à la laiterie». Une salle de traite de huit places par l’arrière a été ins tallée juste à côté de l’atelier. Anne Muller commence à traire à 4h, «pour pouvoir mettre les ferments avant 7h et tout trans former avant 11h» explique t-elle. «En grosse période, je peux transformer tous les jours. En ce moment, je pratique la monotraite pour me libérer du temps».

Des produits d’appel

Le lait passe directement du tank au laboratoire flambant neuf. Après la traite et le soin aux animaux, l’agricultrice y passe le plus clair de son temps. Elle fabrique de la tomme, du bleu et du fromage à croûte lavée dénommé le petit frotté. Elle les entrepose ensuite dans une de ses trois caves d’affinage, où ils peuvent rester jusqu’à trois mois. Dans chaque cave, il y a une température, une hydrométrie et une fermentation différentes en fonction du fromage à conserver. Avant d’éventuellement élargir sa gamme, elle se concentre sur ces produits d’appel, ainsi que sur la crème et le beurre. Avec 200 litres de lait, elle produit 12 tommes, 17 bleus et une centaine de petit frotté.

La vente s’effectue directement sur place ou dans des magasins de producteurs. Mais l’agricultrice aime aussi aller présenter ses produits sur les marchés. «L’idée, c’est également de travailler avec des professionnels de la restauration ou des enseignes spécialisées» espère-t-elle. Elle souhaite ouvrir un petit magasin de 30 m2 sur la ferme pour accueillir ses futurs clients, lors de créneaux fixes.

En attendant, elle travaille avec son compagnon, Alexandre Laflotte, qui gère une crémerie ambulante «La Mulotte». «C’est une belle opportunité pour avoir des marchés» souligne-t-il. Satisfaits de la visite et du projet, les membres du jury ont délivré au couple, le panonceau «Bienvenue à la ferme» signe de leur entrée dans la marque nationale. L’obtention de l’agrément «mangez fermier» va donner une visibilité et une reconnaissance supplémentaire à ces produits de qualité.