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Un robot de traite qui change la vie

David et Virginie Leplat, et leur fils Ludovic : « Nos vaches sont moins stressées, et nous aussi ». Crédit photo : A. HUMBERTCLAUDE
David et Virginie Leplat, et leur fils Ludovic : « Nos vaches sont moins stressées, et nous aussi ». Crédit photo : A. HUMBERTCLAUDE

Eleveurs laitiers à Brouennes (55), David et Virginie Leplat ont investi l’an dernier dans un robot de traite, non sans avoir hésité. Mais après six mois d’utilisation, ils ne reviendraient pas en arrière.

David Leplat s’est installé en 1999 en reprenant la ferme familiale ; la production laitière, régie par les quotas, était  limitée à une centaine de milliers de litres, à laquelle s’ajoutait un troupeau de vaches allaitantes charolaises. Après avoir réalisé la mise aux normes en 2001, il investit dans une salle de traite 1x9 par l’arrière.

La traite devenait prenante 

Grâce à son statut de jeune agriculteur, et à la conversion des droits à prime vaches allaitantes en quota laitiers, son droit à produire atteint 250.000 litres de lait. L’équipement de traite est modernisé en 2010, par l’ajout d’un système de décrochage automatique et de compteurs à lait. Avec la libéralisation des quotas en 2015, la production pour atteint 500.000 litres trois ans plus tard. L’effectif du troupeau se stabilise autour d’une soixantaine de laitières. Mais la traite, assurée surtout par Virginie, l’épouse de David, commence à devenir pesante. « On y passait 3 heures le matin, un peu moins le soir », explique Virginie.

Débute alors une réflexion sur un nouvel équipement. L’agricultrice penche pour l’installation d’un deuxième quai de traite. Mais suite à plusieurs visites d'élevages pour voir différentes marques. David et Ludovic, leur fils, sont convaincus, et Virginie, réticente au départ, finit par accepter l’idée.

Branchement manuel pour les génisses

Leur choix se porte sur le robot de dernière génération de chez DeLaval, le VMS V300, à « parcours libre contrôlé, avec un petit parcours à côté pour les génisses qui viennent de vêler », précise David Leplat. Pour ces dernières, les éleveurs apprécient la possibilité de passer en mode manuel pour les premières traites. « C’est ce qui nous a convaincus ; on les caresse un peu, et elles se mettent toutes seules au robot au bout de deux jours » apprécie son épouse. Démonstration devant le robot, où un simple bouton permet de désactiver le mécanisme, pour brancher les trayons à la main. Les granulés distribués en même temps aident aussi, de même que la musique, diffusée 24h/24 dans le bâtiment, «ca distrait les vaches et les habitue au bruit ; ici, c’est NRJ Belgique », sourit David Leplat.

En mode automatique, le bras du robot, équipé d’une caméra 3 D, branche un par un les trayons, après lavage et stimulation de la mamelle. Un écran sur le robot permet de suivre la traite quartier par quartier.

Des vaches moins stressées

L’avantage du robot ne s’arrête pas là. « Il y a un gain de temps sur la journée, on finit plus tôt le soir, et on a moins de mal physiquement » apprécie Virginie Leplat. L’agricultrice a aussi constaté que « les vaches sont plus calmes, moins stressées et nous aussi ». Le temps gagné permet une meilleure surveillance du troupeau. Une partie se passe devant l’ordinateur où les éleveurs disposent d’une mine d’informations et d’indicateurs sur chaque vache.

La mise en route s'est bien passée, selon l’éleveur. "On a distribué les granulés au robot pendant deux semaines, sans traite ; au démarrage, on a fait deux groupes, les moins productrices le matin, les autres le soir ; au bout de 8 à 10 jours, 80 % des vaches passaient seule au robot  ».  Les éleveurs ont bénéficié de l’accompagnement de Soplan Elevage pour la mise en route, et plusieurs demi-journées de formation restent à venir, sur la santé et sur l’alimentation du troupeau.

« Arrivés à la cinquantaine, il y avait un choix faire, et le robot nous donne des perspectives pour bien finir notre carrière, et avoir un peu plus de temps », résume l’éleveur. Son objectif est d’atteindre un effectif de 75 vaches, afin d’optimiser l’installation et de rentabiliser l’investissement, qui a pu bénéficier des aides du Pcae (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles).