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La Chambre au chevet des cours d'eau

Les participants se sont retrouvés au bord du ruisseau le Ménomé, entre Dannevoux et Septsarges, qui a été réaménagé récemment. Crédit : A. HUMBERTCLAUDE
Les participants se sont retrouvés au bord du ruisseau le Ménomé, entre Dannevoux et Septsarges, qui a été réaménagé récemment. Crédit : A. HUMBERTCLAUDE

La Chambre d’agriculture a organisé une visite pour présenter des exemples d’aménagement réalisés sur des cours d’eau, en vue de rétablir leur fonctionnement naturel. L’occasion aussi de revenir sur quelques problématiques.

Des agriculteurs, des représentants de communauté de communes et de l’administration, était présents le 7 décembre à Dannevoux, à l’invitation de la Chambre d’agriculture, pour une demie journée technique dédiée à la restauration et à l’entretien des cours d’eau. Après une rapide présentation à la mairie, le groupe s’est retrouvé au bord d’un ruisseau,  qui serpente dans une prairie située dans un vallon à quelques kilomètres du village. Avant les travaux, le Ménomé, qui prend sa source sur les hauteurs de Septsarges, coulait à quelques dizaines de mètres plus en amont, en suivant une ligne droite. 

« Redonner une dynamique»

Désormais, le ruisseau a retrouvé son lit d’origine, au plus bas de la parcelle. « Les travaux ont été réalisés dans les règles de l’art par les Chantiers du Barrois ; ils s’inscrivent dans un programme de restauration des cours d’eau engagé par la Codecom Argonne Meuse sur son territoire, afin de retrouver le lit originel », a expliqué Patrice Hilaire, chargé de mission Environnement à la Chambre d’agriculture.  Le financement a été assuré à 80 % par l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse et le Conseil Départemental,  les 20 % restant par la Codecom.

Des zones d’écoulement rapide  (ou radiers), alternent avec des passages plus calmes (mouilles), favorables à la reproduction des poissons. Des avancées « ou banquettes », rendent le ruisseau plus étroit par endroits, ce qui accélère le flux. Le nouveau lit s’étend ainsi sur une longueur d’environ 400 m. « Les travaux réalisés visent à redonner une dynamique au cours d’eau » a expliqué  Esteban Guhur, conseiller environnement à la Chambre d’agriculture. Le long des berges, des clôtures ont été installées, pour permettre le développement de la végétation, et empêcher le piétinement par les animaux ; des arbres et arbustes d’essences locales ont été implantés, aulnes, saules, cornouliers, fusains,... « La ripisylve permet de maintenir les berges, elle apporte de l’ombrage au cours d’eau et évite le développement d’herbacées et l’envasement », a encore expliqué Esteban Guhur. La végétation fournira aussi de l’ombre aux animaux, et les protégera du vent. Deux passages à gué ont aussi été créés pour les bovins.

Anticipation nécessaire

La discussion s’est orientée ensuite sur l’entretien du cours d’eau, qui peut exposer les agriculteurs à des sanctions. La loi prévoit que l’entretien revient au propriétaire riverain, pour la moitié de la largeur du cours d’eau. Certaines interventions sont possibles sans autorisation, telles que le retrait d’embâcles, sous réserve toutefois de respecter les périodes d’interdiction (du 1er avril et le 31 juillet). Dans le doute, il est conseillé de se renseigner avant d'agir.  « Pour les interventions plus lourdes, telles que le curage, le busage ou le désenvasement, une autorisation est nécessaire », a souligné Patrice Hilaire, « des projets sont possibles, mais demandent de l’anticipation».  
Depuis 2018, la loi a confié aux intercommunalités, la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI). Ce qui peut les amener à intervenir. Toutefois, « les collectivités n’ont pas vocation à se substituer aux riverains, prévient Sylvestre Delcambre, Directeur départemental des territoires, mais uniquement sur une vision d’ensemble pour améliorer le fonctionnement du réseau hydrologique».

 

Les arbres et arbustes implantés le long des berges permettent de les maintenir et de créer des zones d’ombre. Crédit : A. HUMBERTCLAUDE
Les arbres et arbustes implantés le long des berges permettent de les maintenir et de créer des zones d’ombre. Crédit : A. HUMBERTCLAUDE