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Des flammes pour alerter

De grands brasiers pour se faire voir et entendre. Photo : D. R.
De grands brasiers pour se faire voir et entendre. Photo : D. R.

Les Jeunes Agriculteurs ont engagé un mouvement de protestation, en allumant trois «feux de la colère» dans le département. Leurs revendications portent essentiellement sur l’augmentation des charges, le non-respect de la loi EGALIM et la PAC 2023.

Mardi 12 avril, vers 19 h, une trentaine de jeunes agriculteurs se sont réunis, entre Haudimont et Manheulles, autour d’un grand brasier. Néanmoins, il ne s’agissait pas d’un feu de joie… mais plutôt d’un «feu de la colère», même si devant les flammes, la convivialité était de mise.

Suite à des échanges réguliers entre les membres actifs du syndicat Jeunes Agriculteurs, une manifestation pacifique a été organisée pour alerter le grand public et exprimer plusieurs revendications face au contexte politique, économique et géopolitique. «Nous n’avons pas voulu bloquer les routes, ni gêner la population» explique William Doudoux, président du syndicat, présent sur place. D’autres cantons étaient également mobilisés, notamment à Longeville-en-Barrois et Varennes-en-Argonne où des branchages et des palettes se sont embrasés toute la soirée.

Volatilité des prix

Les jeunes sont très inquiets face à l’augmentation des charges sur toutes les structures. «Le prix du gazole non routier a triplé en un an et demi. Pour des jeunes fraîchement installés, ce n’est pas anodin de sortir autant de trésorerie. Pareil, pour l’alimentation du bétail, l’agriculteur se prend de plein fouet l’augmentation» souligne le président.

Sa plus grosse crainte est «la charge mentale qui pèse sur les jeunes avec une volatilité des prix très importante en quelques mois. On n’a pas de visibilité. En 2023, les coûts de production vont être élevés. Les trésoreries vont en prendre un coup». Sans compter les éventuelles difficultés d’approvisionnement.

Un deuxième point de revendication concerne le loi EGALIM. «On demande purement et simplement qu’elle soit appliquée et respectée par la grande distribution» poursuit-il. Les jeunes souhaitent que les GMS soient sanctionnées en cas de non-respect.

Alerter les politiques

De plus, la date de cette manifestation, entre les deux tours de l’élection présidentielle, n’est pas anodine, car le syndicat des jeunes souhaite également alerter les politiques sur la PAC 2023.

«Nous sommes dépendants du gaz, du tournesol… qui proviennent de Russie ou d’Ukraine». Dans le contexte du conflit actuel, «on nous parle de souveraineté alimentaire, mais la prochaine PAC ne va pas dans ce sens. La réforme propose de mettre 4 % des terres cultivables en jachère, ce n’est pas cohérent». Ces 4 % de surfaces non productives ne «rentreront pas dans la balance commerciale» déplore William Doudoux.

Cet appel à la mobilisation était également une «volonté de se retrouver, d’échanger et de rassembler le réseau» conclut le président du syndicat jeune qui espère avoir fait passer son message.