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Des leviers pour réduire la dépendance

émilie Guerre (à g.), conseillère à la Chambre d’agriculture a rappelé les objectifs du plan protéïne. Photo : A. J.
émilie Guerre (à g.), conseillère à la Chambre d’agriculture a rappelé les objectifs du plan protéïne. Photo : A. J.

Pour répondre aux enjeux de la nouvelle PAC, diminuer les intrants, réduire les gaz à effet de serre mais aussi diversifier leur assolement… les éleveurs étaient invités par la Chambre d’agriculture à une après-midi d’informations sur l’autonomie protéique et énergétique, afin d’améliorer leurs exploitations.

La Chambre d’agriculture a invité les éleveurs à une journée d’échanges autour de l’autonomie protéique et énergétique, à Brieulles-sur-Meuse fin novembre. L’après-midi riche en débats a débuté par une présentation du programme Cap’protéines et des Mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), en présence de plusieurs techniciens en élevage et de partenaires agricoles. La production de luzerne, de méteils avec la valorisation dans les rations d’engraissement, et l’autonomie en concentré ont également animé les discussions.

Aller vers plus d’autonomie

Émilie Guerre, conseillère élevage à la Chambre d’agriculture, a présenté Cap’protéines, un projet inclus dans le plan France Relance visant à réduire les importations de protéines végétales destinées à l’alimentation animale. Son pilotage a été confié à l’Institut de l’élevage et à Terres Inovia. 

La dépendance protéique est différente selon les systèmes. En élevage laitier, les besoins en correcteurs azotés augmentent quand la part d’herbe diminue, alors qu’en système allaitant, les besoins sont moins importants. Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour tendre vers plus d’autonomie, en fonction des exploitations, comme les prairies permanentes ou l’introduction de légumineuses, mais aussi l’utilisation de concentrés fermiers.

La conseillère a ensuite donné des chiffres sur le changement climatique et les impacts environnementaux. Elle a rappelé l’existence des outils CAP’2ER et Devautop, qui permettent de réaliser des diagnostics annuels sur les fermes en évaluant les enjeux environnementaux et l’autonomie des élevages.

La réunion s’est poursuivie par une présentation des MAEC accessibles en Meuse, dans le cadre du deuxième pilier de la PAC. Ces mesures peuvent être une opportunité pour faire évoluer un système de production. «Il faut voir en fonction de chaque système si on entre ou pas dans une MAE, même si cela valorise les systèmes déjà engagés», a souligné Fanny Mesot, responsable du marché «productions animales» à la Chambre.

Des ateliers qui se complètent

La journée s’est terminée par la visite de deux parcelles (une en méteil et une en prairie temporaire), puis de l’exploitation de Patrick Vanderesse. L’éleveur allaitant en bio depuis 2019 a présenté sa ferme et ses résultats techniques et économiques. Son système est en polyculture-élevage, avec un atelier naisseur avec finition des génisses. Il possède une trentaine de mères Blonde d’Aquitaine, avec 20 % de renouvellement. La ration est composée de foin enrubanné et d’un mélange de méteil et de céréales aplaties.

Sa surface agricole utile est de 91 ha, répartis équitablement entre cultures et fourrages, avec un parcellaire parfaitement groupé autour de la ferme. «Cela me permet d’être en totale autonomie, sauf pour le sel et les minéraux. Les deux ateliers se complètent très bien» a souligné l’éleveur. Il a introduit les prairies temporaires implantées sous couvert de céréales il y a trois ans. Selon le diagnostic réalisé dans l’année, son atelier permet de nourrir 173 personnes par an, stocke 314 kg de carbone/ha Sau viande, et entretient 0,9 ha de biodiversité.