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EMC2 : Energie et agroalimentaire, nouvelles cartes

Philippe Mangin : « participer à cette nouvelle économie de plus en plus circulaire et de proximité ». Photo : D.R..
Philippe Mangin : « participer à cette nouvelle économie de plus en plus circulaire et de proximité ». Photo : D.R..

Après la méthanisation, et une première unité en fonctionnement, la coopérative régionale a ajouté une nouvelle branche à ses activités, en jouant la carte de la proximité : la transformation de viande valorisée en circuit court.

La coopérative était réunie en assemblée générale, le 29 avril,  au siège à Bras-sur Meuse. Devant les invités, un petit film, commenté par Jeanne, 6 ans et demi, a d’abord présenté les diverses activités, élargies récemment à la production d’énergie via la méthanisation, et la transformation agroalimentaire, depuis le rachat, au printemps dernier, de l’entreprise de boucherie salaisons Le Marvillois, à Montmédy.

Un modèle à dupliquer

« Notre volonté est de participer à cette nouvelle économie de plus en plus circulaire et de proximité », a commenté le président, Philippe Mangin, saluant  dans cette société « une belle pépite », et « la première pierre d’une stratégie agroalimentaire », pour la coopérative. La société, labellisée « Entreprise du patrimoine vivant », permet de s’adresser directement au consommateur final et approvisionne  une centaine de cantines scolaires, hôpitaux et entreprises. EMC2 souhaite « dupliquer ce modèle », avec deux projets en cours, l’un à Douzy (08), qui doit ouvrir en septembre prochain, et un en Moselle.  

Autre fait marquant, le démarrage fin 2021 de la première unité de méthanisation créée par la coopérative, à Landres (54). « Notre volonté est de donner la possibilité au plus grand nombre d’agriculteurs de devenir producteurs d’énergie » a rappelé le président. Sur les huit autres projets en cours, la coopérative a toutefois dû renoncer à celui prévu à Maizeray (55), suite à l’opposition d’une partie de la population, et bien que le projet soit « conforme à la réglementation ».

Philippe Mangin a ailleurs exprimé deux « regrets » sur la loi Egalim  : qu'elle ne reconnaisse « pas suffisamment » les spécificités des coopératives, considérées comme « n’importe quel opérateur commercial ». Et la séparation de la vente et du conseil des phytos, qui a entrainé « un surcoût pour les entreprises » et « une diminution des conseils aux agriculteurs ».

Collecte en baisse

Le directeur Arnaud De Maret, a présenté un tour d’horizon des activités de l’exercice 2020-2021, marqué par la crise sanitaire, qui a nécessité de « relever le défi de la réactivité ».  La collecte de céréales et oléagineux a reculé de 15 %, à 620.000 t, (809.000 t avec les filiales Houpiez et Loeb), conséquence de la sécheresse ; elle se redresse « nettement » cette année, avec une prévision à 925.000 t (+ 15 %) pour le groupe. Le chiffre d’affaires appro a diminué de 9 %, à 92 M€, avec une montée en puissance de la plateforme Aladin. L’activité élevage, « qui a le plus souffert du Covid »,  recule de 1 % (- 4 % pour la collecte), mais progresse pour les ovins.

Le machinisme a connu « un développement important » à 76,6 M€, dont 12 M€ pour la filiale Graillot (52). « Fer de lance » de la coopérative, le service agronomie accompagne les agriculteurs dans les mutations (agriculture de conservation, réduction du carbone, gestion de la fertilisation, bio...). La station de semences a produit 123.000 q. L’activité de Soplan (matériel d’élevage) a progressé de 39 %, à 6,2 M€, de même que l’abattoir Sabest, à 34,2 M€ et plus de 33.000 animaux abattus.  Deux véhicules roulent au B100, issu du colza. L’activité jardinerie (Gamm vert) progresse nettement à 22 M€ (+13 %), avec un premier espace de vente dédié aux produits locaux, signe supplémentaire de la volonté de se rapprocher des consommateurs.

 

La collecte de céréales est prévue à en hausse de 15 % sur la campagne 2021-2022. Photo A.H
La collecte de céréales est prévue à en hausse de 15 % sur la campagne 2021-2022. Photo A.H