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La jeune fille qui murmure à l’oreille des vaches

«Elle est belle, petite, gentille et va bien à manier» explique Adèle Périquet. Photo : A. J.
«Elle est belle, petite, gentille et va bien à manier» explique Adèle Périquet. Photo : A. J.

Fille d’éleveurs passionnés, Adèle Périquet est en terrain connu à Verdun Expo où elle vient tous les ans sur le village agricole. Cette année encore, elle participera au concours des jeunes présentateurs, pour lequel elle s’entraîne avec Tourterelle depuis plusieurs semaines.

À presque 16 ans, Adèle Périquet n’a pas d’idée précise sur son futur destin professionnel, mais elle se verrait bien travailler avec les animaux. En attendant d’y voir plus clair, elle vient de faire sa rentrée à l’internat en classe de première STAV (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) au lycée agricole de Pixerécourt. Après avoir pratiqué l’équitation pendant plus de huit ans, elle enchaîne désormais les matchs de rugby au sein de son établissement scolaire. Mais, son passe-temps favori est plus insolite et assez incongru. Depuis plus de trois ans, la jeune fille dresse et monte Picardie, une vache Rouge Flamande de 4 ans et demi.

Une jeune dresseuse

C’est sur la ferme de ses parents, Antoine et Claire Périquet, éleveurs passionnés à Gincrey, qu’elle a eu un coup de cœur pour cet animal à la fois «docile et adorable» explique-t-elle. Dès son plus jeune âge, elle l’a dressé pour pouvoir le monter et partir en balade dans les champs et sur les chemins avoisinants.

Désormais aguerrie au saut d’obstacle et au dressage, la vache «fait tout comme un cheval. C’est un animal attentif qui réagit vite, qui est calme et pas apeurée» se réjouit Adèle Périquet. «Je lui ai appris à pied et à la voix avant de la monter» poursuit-elle.

Par contre, la jeune dresseuse prévient, «ce n’est pas la même façon de s’y prendre que sur un cheval. C’est totalement différent au niveau de l’équilibre». Selon son expérience, il faut être assis beaucoup plus sur l’avant et bien serrer les jambes. Pas de selle mais un tapis permet de mieux se stabiliser et question sécurité, elle ne pratique qu’avec une protection dorsale et un casque. À l’occasion, Adèle fait même quelques démonstrations de dressage devant un public étonné et admiratif.

Apprendre gérer son animal

Mais pour l’instant, ce qui préoccupe le plus la jeune éleveuse, c’est de préparer Tourterelle, une génisse d’un an avec qui elle participera au concours de présentation des jeunes lors de Verdun Expo. Sa particularité, c’est une Rouge, comme 50 % du troupeau de ses parents. «Elle est belle, petite, gentille et va bien à manier» explique Adèle qui s’est entrainée avec elle lors de l’école des jeunes éleveurs en avril dernier. Une initiative qui lui a permis de rencontrer d’autres passionnés qui vont également concourir ce dimanche mais surtout d’apprendre à mieux gérer son animal.

Alors depuis mi-août, elle a repris les entraînements. «Je la sort tous les trois jours pour lui apprendre à marcher comme si on était sur le ring» explique-t-elle. Arrivée deuxième dans la section confirmée l’an dernier, elle espère être encore sur le podium cette fois-ci et convaincre le juge. «Il ne faut pas être trop proche de l’animal, ni de la barrière, être attentive aux instructions et ne pas louper des informations» souligne-t-elle précisant que le travail le plus dur est de bien se placer en fonction de l’examinateur.

Alors, sèche-cheveux, tondeuse et laque en mains, Adèle chouchoute sa Tourterelle et prépare sa ligne de dos avec attention. «Elle a un beau poil qui se maintient bien» se réjouit-elle. À quelques jours du concours, toutes les deux sont prêtes pour un beau tour de ring.