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Clément Calot, de la route à la ferme

Clément Calot : « j’ai toujours vu mon avenir dans l’agriculture ». Photo DR.
Clément Calot : « j’ai toujours vu mon avenir dans l’agriculture ». Photo DR.

Non issue du milieu agricole, Clément Calot est pourtant parvenu à devenir agriculteur, le métier dont il rêvait. Une installation « hors cadre familial » qui s’est concrétisée à force de volonté, la sienne et celle des cédants.

Originaire de Broussey-en-Woëvre, Clément Calot n’était pas, a priori, destiné à devenir agriculteur. Pourtant, et même s’il n’a pas suivi de formation agricole, « j’ai toujours vu mon avenir dans l’agriculture » explique-t-il. Son rêve s’est réalisé début 2020, lorsqu’il s’est installé sur une ferme de polyculture élevage à Xivray-Marvoisin. Mais tout n’a pas été facile.

D’abord salarié agricole

Il y a déjà eu une part de chance, « inouïe », reconnait-il, conscient que « les anciens exploitants ont joué le jeu ». Très jeune, Clément Calot s’est intéressé à l’agriculture, d’abord en aidant des agriculteurs de son village, durant son temps libre et pendant les vacances. Après ses études et un diplôme de transporteur, il devient chauffeur routier, assurant notamment le convoyage de céréales, « ce qui me permettait de rester dans le milieu », sourit-il.

Mais vite rattrapé par sa passion, il est embauché sur une exploitation à Xivray-Marvoisin, où, plus jeune, il venait donner un coup de main. Le courant passe bien avec les associés, deux frères célibataires. Envisageant leur succession, et suite à des soucis de santé, ils se tournent vers Clément. Mais sans formation agricole, ce dernier décide de s’installer sans les aides. Il parvient à convaincre son banquier, (le Cic à Toul) de la pertinence de son projet. Un montage financier est trouvé pour la reprise de 40 ha de foncier, du cheptel, du matériel et des bâtiments.

Simplifier le travail

L’installation est concrétisée le 1er janvier 2020 ; le projet s’accompagne d’une réorganisation des productions de la ferme afin de réduire le travail. Le troupeau laitier de 90 vaches, est maintenu, mais Clément décide d’arrêter l’atelier taurillons, ainsi que l’élevage des génisses. Clément pratique le croisement industriel sur les vaches pour mieux valoriser les veaux, vendus à 3 semaines, et il achète des génisses pleines pour renouveler le troupeau.  L’élevage produit environ 850 000 litres de lait par an, les vaches occupent toute l’année un bâtiment avec aire paillée. Plutôt que d’épandre le fumier, Clément Calot a choisi de le vendre à une unité de méthanisation. 

« Sécuriser l’outil de travail »

Sur les 196 ha de la ferme, les cultures représentent 160 ha, dont 25 ha de maïs fourrage, le reste réparti entre le blé et l’orge d’hiver et de printemps.  Côté main d’œuvre, une salariée assure la traite du soir, du lundi au samedi. Le jeune agriculteur travaille aussi beaucoup en Cuma.

Deux ans et demi après son installation, Clément Calot semble plutôt satisfait, mais néanmoins un peu inquiet face au contexte des marchés lié à l’après Covid et à la guerre en Ukraine. Pour lui, il importe avant tout de « sécuriser l’outil de travail ». Il a aussi intégré l’évolution de la Pac, et entamé une certification Haute valeur environnementale.