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Rééquilibrer son système en bio

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Des échanges grâce à deux ateliers permettent d’envisager des nouvelles pratiques. Photo : A. J.
Des échanges grâce à deux ateliers permettent d’envisager des nouvelles pratiques. Photo : A. J.

Dans le cadre du mois de la bio, la Chambre d’agriculture a organisé une après-midi consacrée aux leviers pour pérenniser les exploitations bio. Les conseillers techniques ont d’abord fait un état des lieux de la filière avant de présenter des pistes d’amélioration.

«Habituellement, nous organisons une journée technique sur la conversion dans le cadre du mois de la bio. Mais dans un contexte un peu plus compliqué, nous avons préféré prendre du recul, et insister sur les pistes d’améliorations à étudier pour pérenniser les exploitations bio» a expliqué Ludovic Rémy, coordinateur agriculture bio à la Chambre d’agriculture de la Meuse, en préambule d’une réunion thématique, jeudi 30 novembre. Réunis à Bras-sur-Meuse, une vingtaine d’exploitants ont assisté à ce moment d’échanges, une opportunité pour se rencontrer.

Des conversions en progression

Dans un premier temps, Ludovic Rémy a évoqué l’état des lieux de la filière d’un point de vue national et local. En France, la consommation des produits issus de l’agriculture biologique représente 6 % en chiffre d’affaires. C’est un pourcentage en progression depuis 2010, mais avec une légère inflation depuis deux ans. «Tous les types de produits sont concernés par cette baisse sauf le vin» a souligné le technicien.

Parallèlement, il y a eu une dynamique de la production biologique avec une première impulsion en 2010, puis en 2015 et une stabilisation des conversions depuis 2021. En Meuse, 250 fermes étaient engagées en bio l’an dernier, ce qui représente 22.342 ha, 2.020 vaches allaitantes et 1.949 vaches laitières. «Avec des conversions toujours en progression» a-t-il poursuivi.

Avec l’inflation et un budget alimentaire en baisse de façon général, les consommateurs ont délaissé le bio au profit d’autres labels. «En 2023, il y a également eu une réduction des linéaires bio dans les grandes surfaces. Le consommateur est méfiant. Il a une attirance pour le local, moins pour le bio» a expliqué Ludovic Rémy, espérant plus de débouchés grâce à la loi Egalim et au développement de la Restauration hors domicile (RHD).

Comparer ses références

Ce repli de la consommation demande une adaptation de la part des producteurs de la filière. «Pour sécuriser les recettes et retrouver de la compétitivité, tous les éléments sont à prendre en compte» a-t-il ajouté. Les participants ont alors échangé sur leurs techniques et leurs pratiques grâce à deux ateliers, l’un consacré à l’élevage et l’autre aux productions végétales. Attention, «il n’y a pas que le prix de vente et les rendements qui sont à prendre en compte, on ne part pas sur les mêmes stratégies en fonction des objectifs et des attentes de chacun» a souligné Claire Schmitt, conseillère grandes cultures à la Chambre d’agriculture.

Grâce à des fiches de positionnement, les agriculteurs ont pu comparer leurs références technico-économiques et envisager des pistes de renforcement. Pourquoi ne pas travailler sur la rotation, adapter son travail du sol ou son désherbage, améliorer ses méthodes de récoltes ou réfléchir à des investissements. «En jouant sur certains leviers, on peut changer un bilan, il faut trouver le juste équilibre» a-t-elle expliqué. Pour réajuster certaines pratiques et évaluer les performances, les techniciens proposent un diagnostic individualisé établi sur six thématiques.

Les conseillers de la Chambre d’agriculture ont également rappelé les différentes aides existantes pour la filière : le crédit d’impôt, le bonus sur l’éco-régime, les MAEC…