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Riches échanges autour des pratiques agricoles

La délégation s’est intéressée à la culture de la pomme de terre, également pratiquée au Rwanda. Photo : A.HUMBERTCLAUDE
La délégation s’est intéressée à la culture de la pomme de terre, également pratiquée au Rwanda. Photo : A.HUMBERTCLAUDE

Afdi Lorraine a accueilli une délégation d’agriculteurs du Rwanda, dans le cadre d’échanges de coopération engagés depuis plusieurs années. Plusieurs visites étaient au programme, dont une exploitation de grandes cultures à Dugny-sur-Meuse.

La délégation a été accueillie le 17 décembre sur la ferme de Julien Vignon, en présence de représentants d’Afdi Lorraine. Elle était conduite par Joseph Gafaranga, responsable de l’organisation paysanne Imbaraga, avec laquelle travaille Afdi Lorraine, accompagné d'une agriculteur et d'un agricultrice, et d'un  salarié.

Une surface moyenne de 0,5 ha

« Nous sommes venus découvrir des techniques agricoles afin d’améliorer nos pratiques, a expliqué Joseph Gafaranga, nous souhaitons aussi apprendre à enregistrer nos dépenses, les analyser et calculer les profits, pour mieux décider et pouvoir discuter de nos prix de vente». Ce séjour était le premier depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Julien Vignon a présenté l’exploitation dédiée aux productions végétales, blé, colza, maïs, orge, tournesol, ainsi que pommes de terre et  lentilles. La rencontre a été riche en échanges autour des pratiques agricoles, bien différentes entre la Meuse et le Rwanda. Dans ce pays, « plus de 80 % de la population vit de l’agriculture ; la surface des exploitations est de 0,5 ha en moyenne, pour faire vivre une famille de huit personnes », a expliqué Joseph Gafaranga. La mécanisation est absente, le climat tropical permet deux récoltes par an, voire trois pour les légumes.

Récoltes à la main

Les rwandais se sont intéressés à la culture de la pomme de terre. Au Rwanda, «les tubercules sont plantés dans des trous espacés de 30 cm, avec de la fumure organique et une poignée d’engrais chimique». Les trous sont creusés à l’aide d’une houe. Le buttage est réalisé à la sortie des feuilles, ainsi qu’un traitement contre « la bactériose », principale maladie, avec du mancozèbe, interdit depuis peu dans l’UE. La récolte est réalisée à la main, le rendement « est de 12 t/ha en moyenne, 25 t pour les meilleurs ».  Contre 45 à 60 t/ha en Meuse.  Autre différence, « on cherche à avoir des pommes de terre les plus grosses possibles, car elles sont mieux payées » ; alors qu’ici, un trop gros calibre pénaliserait la commercialisation.

La discussion s’est poursuivie devant la moissonneuse batteuse, bien rangée sous un hangar. « Au Rwanda, les plants de blé sont récoltés à la main, avec les épis, pour former des bottes, réunies ensuite en fagots ; ce sont les femmes qui sont chargées de ce travail », les hommes les aident en portant les fagots « les plus lourds ». Battage et vannage sont aussi réalisés à la main, par les femmes. Les échanges se sont poursuivis autour du coût de la main d’œuvre, et de la commercialisation . Malgré les différences de pratiques, les agriculteurs d’ici et là-bas partagent des préoccupations communes, qui font la richesse des échanges.

Julien Vignon a présenté l'exploitation aux représentants africains. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE
Julien Vignon a présenté l'exploitation aux représentants africains. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE