Élargissement de la gamme de produits et remise à neuf du magasin sont les principales pistes envisagées chez Superfermier à Bar-le-Duc, après une année 2021 en demi-teinte.
Ouvert en mars 2017, Superfermier est le premier magasin de producteurs créé en Meuse, installé à Bar-le-Duc. Il propose les produits d’une quarantaine de producteurs, principalement lorrains et du Grand Est, mais aussi un peu d’autres régions, selon la saison. De quoi «compléter la gamme sans concurrencer les producteurs locaux» souligne Sébastien Burnel, maraîcher bio à Nantois et président de l’association qui réunit huit producteurs.
Des produits locaux «un peu partout»
En 2021, le magasin a connu une baisse d’activité, que l’agriculteur évalue «à - 7 à - 8 %», et qui s’est manifestée «surtout au deuxième semestre». «Les gens se sont portés plutôt sur les loisirs, et il n’y a pas eu de reprise à la rentrée», analyse-t-il, sans vraiment expliquer les raisons de cette baisse de fréquentation.
Après bientôt cinq années d’existence, il évoque «une certaine lassitude» de la clientèle, et «un besoin de renouveler les produits». Le maraîcher de Nantois met aussi en avant le nombre croissant de circuits de distribution et de marchés de producteurs ; avec pour conséquence que «les produits locaux se retrouvent un peu partout», ce qui peut créer «un certain flou» chez les consommateurs, pointe-t-il. Même si certains produits, tels que les escargots, se sont bien vendus pendant les fêtes, les consommateurs recherchent aussi davantage de produits festifs, qui ne sont pas forcément proposés, ou en trop faible quantité.
Difficile de répercuter les hausses
Même si le magasin est resté bénéficiaire en 2021, «il faut être attentif pour l’avenir», estime Sébastien Burnel. Plusieurs évolutions étaient ainsi envisagées en particulier, «d’élargir encore la gamme en trouvant d’autres producteurs pour proposer de nouveaux produits», voire «augmenter le nombre de producteurs pour un même produit». Le magasin va par ailleurs être entièrement remis à neuf au printemps prochain.
Ces changements seront-ils suffisants pour rebondir et répercuter la hausse des charges qui touche les producteurs ? «C’est difficile de répercuter la hausse des charges ; en maraîchage bio, les gens ont du mal à payer plus cher» estime Sébastien Burnel. Pour s’adapter, la réponse, pour lui, passe par une certaine simplification de la production, et donc moins d’emplois «on produira moins de diversité de légumes, pour réduire le travail, et on ne cultivera plus les moins rentables». D’autant qu’il constate aussi une certaine baisse de pouvoir d’achat des consommateurs.
NB : le magasin est situé sur la ZAC de la Grande terre à Bar-le-Duc. Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 19 h.
