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Sur la voie lactée

Elise Doudoux dans le laboratoire où elle réalise la transformation du lait,  en délicieux yaourts et desserts lactés. Crédit photo : A. HUMBERTCLAUDE
Elise Doudoux dans le laboratoire où elle réalise la transformation du lait, en délicieux yaourts et desserts lactés. Crédit photo : A. HUMBERTCLAUDE

Elise Doudoux s’est découvert une passion pour la transformation laitière à la ferme. Elle a en fait son activité principale, sur une exploitation où elle est salariée, en attendant de s’y installer.

Fille d’une famille d’éleveurs de Butgnéville, Elise Doudoux a choisi son chemin depuis longtemps : ce sera « dans le lait ». Pas la production, -même si elle ne rechigne pas à traire-, mais la transformation. « Depuis que je suis en 6ème, j’ai toujours voulu faire de la transformation laitière » explique la jeune fille, âgée de vingt ans. « Ce qui me plaît, c’est de partir d’un produit brut et d’en faire quelque chose », explique-t-elle. Quelque chose de savoureux, devrait-elle ajouter, yaourts, fromages blanc, et autres crèmes dessert, qu’elle produit sur la ferme du Vieux Poirier, à Sponville (54).

« Montrer que les femmes sont capables »

C’est là qu’elle a vécu sa première expérience, lors d’un stage en 3 ème. « ça m’a beaucoup plus », confie Elise, qui y est retournée en préparant son Bac pro en alternance. Elle a continué à se former à l’Ecole nationale d’industrie laitière (Enil) à Poligny (25), jusqu’à l’été 2020, où elle est devenue salariée de la ferme du Vieux Poirier. Elle y a rejoint son frère William, associé depuis quelques années avec l’exploitant, Denis Wahu, qui a pris sa retraite en 2020, et son épouse Chantal, qui avait créé l’activité de transformation.  Il est déjà prévu qu’Elise Doudoux la remplace, lorsqu’elle partira en retraite l’an prochain.

En attendant, la jeune fille s’est engagée dans le parcours qui mène à l’installation,  bien décidée à devenir agricultrice. Elle ne craint pas de conduire le tracteur, une tâche qu’elle revendique, « pour montrer que les femmes sont capables », jugeant leur place en agriculture trop méconnue. En attendant, elle exerce son activité préférée, avec Chantal Wahu qui continue à lui prodiguer ses conseils. Tout se passe dans le laboratoire, où sont réunis différents matériels, dont un pasteurisateur de 200 litres, une étuve, et une machine pour la mise en pots.

Augmenter la production

Les semaines sont bien occupées, entre la fabrication, la préparation des commandes, et les livraisons. Elise Doudoux se rend aussi sur deux marchés.  La ferme fournit deux magasins de producteurs à Lexy (54) et à Ay sur Moselle (57), une dizaine de revendeurs et plusieurs cantines de collectivités.  Ses produits sont vendus sous la marque « Les délices de Cipponis ». 

D’avril 2020 à mars 2021, 55.000 litres de lait ont ainsi été transformés. Un volume encore jamais atteint, lié à la crise du Covid et à des ventes plus importantes aux collectivités. Une conséquence de la loi Egalim qui impose davantage de produit locaux dans les cantines.  La future agricultrice entend bien saisir cette opportunité pour continuer à augmenter sa production. Elle aimerait aussi, dans l’avenir, y ajouter la fabrication de glaces.

Elise Doudoux est par ailleurs engagée dans l’organisation de Meuh’z en fête à Harville, les 4 et 5 septembre ; les visiteurs pourront y déguster ses produits, lors du repas de midi.